Dédicaces dans les autres oeuvres

Les Grands hommes de la France Championnet, 1881, Livre de prix du lycée Condorcet note

"Au docteur
Mirza Irymed-Abedine
Khan Moïnol-Abebha
Médecin particulier
de son Altesse Impériale
le Prince Héritier de Perse
en remerciement respectueux
et très sympathique pour
son amiable envoi
Marcel Proust."

B.I.P. no 18, p.97 Les ventes - Drouot, Collection Jacques Guérin, 4 juin 1986



La Revue Blanche (Tome V nos 21-22 juillet-août 1893)

À Laure Hayman :

"A Madame Laure Hayman (la dédicace imprimée - que pour plus de tact il n'a pas faite plus directe - voudrait lui prouver le constant souvenir de son serviteur - qui, lui, est bien oublié - il en a des signes trop certains!). Bien respectueusement, Marcel Proust"

B.I.P. no 35, Les ventes - Vente Doscher Studer Fromentin, Drouot-Richelieu 19 mars 2004

 


Un Dimanche au Conservatoire (Le Gaulois 14 janvier 1895)

À Lucien Daudet :

"A Monsieur Lucien Daudet, en souvenir du Duc de Richmond et des oilletes roses. Son devoué Marcel Proust"

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Kolb-Proust - Collection of Marcel Proust papers


Mensonges (Manuscrit ? Source incertaine) 1895

À Léon Delafosse :

"À Léon Delafosse qui, plus merveilleux que le Roi Midas qui changeait tout en or, change tout en harmonie, même les vers les plus sordides, à travers son inspiration et sous ses doigts magiques.
Marcel Proust"

Cahiers Marcel Proust, Poèmes, p. 49



La Mort de Baldassare Silvande (Publié dans la Revue hebdomadaire 26 octobre 1895)

À Madame Georges de Porto-Riche :

"À Madame de Porto-Riche, avec l'absurde espoir qu'un trait juste, un mot souffert, mêle un instant nos rêves.
Un ami de son fils,
Marcel Proust"

Kolb-Proust c13220 / Livres anciens, romantiques et modernes, Andrieux, 30 mai - 2 juin, 1928

 


Portraits de peintres 1896

À Reynaldo Hahn [?] :

"Quis nobis Deus haec otia fecit?
Je le remercie bien respectueusement, avec la seule chose que je sache, avec des Chansons
Son reconnaisant et dévoué ami
Marcel Proust"

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Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University

À Pierre Lavallée :

"A Pierre Lavallée, poète et musicien, cette poésie sans musique et cette musique pleine de poésie. Son ami reconnaissant (samedi 20 mars) Marcel Proust."

Bulletin de la Société des Amis de Marcel Proust, n. 11, 1961, p. 357

À Clément de Maugny :

"A mon ami Clément de Maugny
Souvenir reconnaisant
Marcel Proust"

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Drouot, Livres anciens, dessins et autographes, 14 mai 2008



Sentiments filiaux d'un parricide - Le Figaro, 1 Feb 1907, relié par Daniel Halévy en plaquette

À Daniel Halévy: [Lettre-dédicace]

"Je cherche à me rappeler tout ce que je sais sur les Van Blarenberghe. Elle était une ancienne relation de maman ; elles avaient dû se rencontrer d’abord, il y a très longtemps, chez une vieille dame réactionnaire qui disait : “Croyez-vous ma chère que Thiers voulait tout simplement vendre nos côtes ! Si on ne s’en était pas aperçu à temps nous n’aurions plus de côtes. Est-ce qu’on ne guillotine pas tous les jours des gens qui ont fait moins que cela.” Et une autre fois en ricanant : “On prétend que Jules Simon voudrait se présenter à l’Académie. Jules Simon à l’Académie. Ah nous vivons dans un temps où il ne faut plus s’étonner de rien”. Madame Van Blarenberghe d’après ce que maman me racontait était beaucoup plus intelligente et renseignée. Mais elle disait tout de même un peu “par le temps qui court” et parlait de Madame Reille, qui était sa cousine. Quand elle venait à la maison faire sa visite annuelle, maman tout en me disant beaucoup de bien d’elle, me racontait tout cela en riant, et de nous sentir en une si parfaite conformité pour apprécier le ridicule des réactionnaires – et encore plus des radicaux, et d’ailleurs pour juger toutes choses – cela était une occasion de nous aimer davantage et j’allais me jeter dans ses bras. Elle me repoussait, trouvant cela ridicule, et voulant endurcir mon cœur pour le jour où il me faudrait rester sans elle (jour qu’elle désignait ainsi : “Si jamais j’allais habiter l’Océanie, vivrais-tu de telle ou telle manière”, et moi j’essayais de lui promettre que je ne m’ennuierais pas trop après elle). Mais quand j’ai commencé à être plus malade, elle ne me repoussait plus, n’ayant plus le courage de me refuser, ni de se refuser la douceur de ses épanchements et tout en m’embrassant elle disait : “non, on n’a jamais vu une mère et un fils si bien d’accord pour juger tout”. Jamais elle n’aurait plaisanté Madame Van Blarenberghe si elle avait pu soupçonner la tragédie de cette existence (car le fils était déjà fou par intermittences, alors. Mais nous n’en savions absolument rien). Quant à M. Van Blarenberghe le père, Maman l’estimait beaucoup et lui était charmant pour nous, quand nous faisions de ces voyages que ma santé rendait compliqués pour moi et si tristes pour maman. Je me rappelle le calvaire de notre voyage à Venise(ta Venise fardée, mon cher Daniel), et à chaque station où Maman voulait que je puisse déposer ma croix, avoir un wagon vide, y faire une fumigation antiasthmatique, elle exhibait une longue lettre que nous avait remise M. Van Blarenberghe (il était président du Conseil d’Administration de l’Est je crois) et dont se moquaient les chefs de gare italiens. Quelquefois je revois en rêve, sans aucun des adoucissements que, dans l’état de veille la prudente et douillette intelligence apporte aux souvenirs affreux, cette tristesse de Maman dans ces voyages. Et quand au réveil, je me rappelle brusquement qu’elle n’est plus, qu’elle ne souffre plus, c’est dans un sentiment de douceur, d’apaisement, et de bénédiction. M. Van Blarenberghe était bien un peu réactionnaire pour maman qui était le plus grand et tendre cœur que je puisse même imaginer. Il était un peu du genre des gens dont elle disait : “il n’aime pas ce qui peut faire baisser les loyers et les actions de chemin de fer”. Mais depuis la mort de mon grand-père, elle avait avec une sorte de fétichisme adopté, transformé en objets de culte, en ustensiles de commémoration et de cérémonie, ce que de son vivant elle trouvait peut-être un peu exagéré chez lui ; or mon grand-père, bon, tendre, comme elle, que j’ai vu passer des semaines sans s’endormir parce qu’il avait vu dans la rue un homme frapper un enfant, et qui même malade et presqu’infirme faisait arrêter son fiacre à deux rues de chez lui pour ne pas risquer d’ennuyer son concierge par la vue d’un luxe qu’il ne pouvait pas s’offrir, mon grand-père croyait que le bien du peuple ne pouvait être obtenu que sous un régime autoritaire (bien relativement) et d’ailleurs anticlérical (encore plus relativement ; Louis-Philippe envoyait ses fils au lycée). Mon grand-père, mon cher Daniel, est allé à toutes les représentations de La Belle Hélène. “C’est le plus grand événement de sa vie, bien plus que notre mariage”, disait ma grand-mère. Les souvenirs d’opéra d’ailleurs aussi bien que d’opérette de mon grand-père étaient ma terreur perpétuelle, car ils lui composaient un langage figuré et hélas moins difficile à pénétrer qu’il ne supposait, dont il se servait pour nous dire sur les gens, en leur présence, des choses qu’ils ne devaient pas comprendre. Prétendait-il par exemple que quelqu’un dont nous lui avions parlé, était israélite, malgré les apparences d’un nom transformé, à peine le nouveau venu était-il entré, que soit son visage, soit une réponse imprudente de l’étranger à une question perfide, ne laissait plus de doute à mon grand-père, il se mettait à fredonner avec violence : “Israël romps ta chaîne, Ô peuple lève-toi, viens assouvir ta haine, le Seigneur est en moi” (Samson et Dalila) ou “Dieu de nos pères parmi nous descends ; cache nos mystères à l’œil des méchants” (La Juive) ou bien d’autres “Mort à l’Infâme” etc. Un certain raseur était toujours salué par la Cavatine du Barbier. Heureusement la fin de cette page m’oblige à arrêter les souvenirs qui n’ont hélas de charme, et presque de sens, que pour moi. Il n’y a plus personne, pas même moi puisque je ne peux plus me lever, qui aille visiter, le long de la rue du Repos, le petit cimetière juif où mon grand-père suivant un rite qu’il n’avait jamais compris, allait mettre tous les ans un caillou sur la tombe de ses parents.
Marcel Proust."

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Jean-Baptiste de Proyart. mars 2023 / BIP, no. 53, 2023, p. 185-186


Les Quatre Evangiles (Fécondité, Travail, Vérité), Emile Zola

À Céline Cottin : [Oct 1911]

"Souvenir d'un mécréant"

Kolb c64740


Les Oeuvres libres (Jalousie) 1921

À Odilon Albaret :

"A Odilon Albaret, son vieil ami de bientôt vingt ans (une amitié qui par sa date ne me rajeunit pas mais, qui lui, l'a rajeuni. Mais maintenant qu'il a force, santé et jeunesse, qu'il n'en abuse pas. Qu'il ménage ses réserves de force. Il est son maître, qu'il dorme plus, à ses heures. Il a tout liberté de le faire puisque ses oeuvres à lui sont aussi des oeuvres libres).
Affectueusement
Marcel Proust"

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Les Courrières de Marcel Proust, Procès verbaux des séances de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron, t. XXX-XXXI : 316-323 / Harry Ransom Center, University of Texas

À Sydney Schiff :

"Cher ami voici le fragment des Oeuvres libres si plien de fautes que j’ose à peine vous l’envoyer. Mais qu’est tout cela à côté de vos admirables lettres dans la force pathétique où la douceur savoureuse doivent être de ceux d’entre les écrits qui resteront même dans les choses les plus simples. Madame Schiff et vous avez la saveur qui imprègne tout et le rend délicieux. Une banalité de vous, cela me semble impossible. Mettez mes respects aux pieds de Madame Schiff et croyez que je vous aime infiniment Marcel Proust"

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Adam International no260 1957, p.10 /  Corr. XX, p.511

À une personne inconnue :

"Hommage de l'auteur Marcel Proust"

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Cornette de Saint-Cyr 2 avril 2012



Dédicaces sur les livres inconnus

À Charles Vicomte d'Alton :

[Envoi separé du livre inconnu]

"A Monsieur le vicomte d'Alton
Cher Monsieur et ami qu’un mourant qui ne peut écrire vous dise au moins qu’il ne vous oublie pas, ni vous, ni madame d’Alton, ni vos délicieuses filles
Respectueusement à vous
Marcel Proust"

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Les Collections Aristophil - Littérature Française des XIXe & XXe siècles chez Artcurial
Drouot Richelieu, Paris, 19 Novembre 2019

À Madame S. Charrot :

[Envoi separé du livre inconnu]

"A Madame S Charrot
Hommage de respectueuse sympathie
Marcel Proust"

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Facebook : The Proust Center-New York at Jefferson Market Library 11 oct 2018

À Madame de Chevigné :

" [...] Vous êtes, mais vous n'êtes pas, ... mais vous êtes tout de même madame de Guermantes [...]"

Le Salon de l'Europe, la comtesse Adhéaume de Chevigné, Albert Flament, La Revue de Paris, novembre 1936

À Henri Massis :

[Envoi separé du livre inconnu]

"A Monsieur Henri Massis
Hommage de profonde sympathie
Marcel Proust"

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Traces Ecrites - Catalogue - Documents remarquables - Envoi de Marcel Proust à Henri Massis

À Arthur Toupine :

[Envoi separé du livre inconnu]

"A Monsieur Arthur Toupine
En témoignage de haute estime littéraire
Marcel Proust"

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Drouot-Richelieu 28 novembre 2014

À une personne inconnue :

"[...] Dans l'intervalle [entre mon enfance et aujourd'hui] se place toute une vie de plaisirs et de souffrances, et je ne sais plus tenir la plume reprise trop tard. [...]

Le Combat de Marcel Proust, Léon-Pierre Quint, p. 229 / Marcel Proust : sa vie, son oeuvre, Léon-Pierre Quint, p. 233




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Created 06.12.22
Updated 17.12.23